The Weeknd & Justice – Wake Me Up

Retrouvez désormais « Wake Me Up » par The Weeknd et Justice dans la playlist de plusfm, extrait du dernier album « Hurry Up Tomorrow. »

Label : XO – Republic Records
© 2025 The Weeknd XO Music ULC

C’est en 2020 qu’a débuté la seconde trilogie de la carrière de The Weeknd, alias Abel Tesfaye. Après After Hours puis Dawn FM, voici donc Hurry up Tomorrow, l’ultime volet de ce projet. Si la durée exceptionnelle de l’album rappelle davantage celle d’un film que d’un disque (1h24), c’est peut-être parce que Hurry up Tomorrow est la bande son d’un long métrage éponyme qui sortira en mai 2025.

Avec ses 20 chansons, ses deux spectaculaires interludes et sa pléthore de featurings prestigieux (Justice sur Wake Me Up, Florence + The Machine et Travis Scott sur Reflections Laughing, Playboy Carti sur Timeless…), l’album ressemble à un blockbuster à la hauteur du statut de superstar que le Canadien a acquis en 15 ans.

L’aspect répétitif (lassant diront certains) du disque reflète la dépression dont souffre Abel Tesfaye – et qu’il n’a jamais cherché à cacher. Il tourne littéralement en boucle sur ses démons (alcool, drogues) et l’intense fatigue – y compris vocale – que la célébrité provoque chez lui. Si un titre comme São Paulo est plutôt à ranger du côté de l’hédonisme, la plupart des morceaux respirent l’angoisse d’un chanteur surdoué qui souffre d’avoir atteint une certaine limite artistique.

Abel Tesfaye, c’est enfin le roi de la référence rétro – qui chez lui flirte parfois avec le plagiat. Depuis Thriller de Michael Jackson jusqu’à une certaine couleur « Depeche mode », l’album est truffé de clins d’œil ou de samples qui nous replongent dans une époque qui semble être le cadre matriciel des blessures de Tesfaye.

Signalons enfin la présence du grand Giorgio Moroder sur le majestueusement baroque The Big Sleep : un morceau qui synthétise totalement l’état d’esprit de l’interprète, à la fois dans son aspect caméléon, son goût du drame et son indéniable talent pour sublimer la mélancolie.

©Nicolas Magenham/Qobuz